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« Les hommes violents sont aussi de bons pères de famille », écrit Rose Lamy dans son essai

  • Photo du rédacteur: Marion Marten-Pérolin
    Marion Marten-Pérolin
  • 3 nov. 2024
  • 5 min de lecture

Dernière mise à jour : 7 nov. 2024

Le titre de son essai "En bons pères de famille" est extrêmement puissant. Rose Lamy propose ici un décryptage du mythe du bon père de famille, celui-là même qui terrifie sa sphère familiale (et que la société protège encore).

« Les hommes violents sont aussi de bons pères de famille » écrit Rose Lamy dans son essai
« Les hommes violents sont aussi de bons pères de famille » écrit Rose Lamy dans son essai

Non, ce n'est pas ça l'amour et non, ce n'est pas ça un bon père. Un bon père ne vous envoie pas au sol pour vous corriger si vous vous rebellez. Un bon père ne frappe pas sa femme devant ses enfants. Un bon père ne contrôle pas tout. Un bon père est présent, aimant, tendre... il ne protège pas les violences des autres et ne justifie pas les siennes.




Gérer sa vie, ses économies, son logement "en bon père de famille", c'est un mythe car il suffit de voir ce dont sont capables une bonne partie de ces "bons pères" de famille pour faire voler en éclats tout l'argumentaire qui les défend.


Attention, il y a de bons pères de famille, mais l'expression d'origine latine elle-même peut être sexiste selon l'autrice et serait un héritage du Code napoléon et des dérives qu'on connaît pour les femmes (éternelles mineures aux yeux de la loi, sous le joug du père, puis du mari).


Un héritage difficile à abandonner pour certains pour qui la femme est tellement leur propriété qu'ils n'hésitent pas à la violer, sédatée et à en faire profiter d'autres bons pères de famille qui se pointent en retard à l'audience pour viol parce que c'était la rentrée des classes. Pour jouir d'une femme inerte, ils étaient à l'heure.


Et c'est insuportable de lire : "s'il n'y a pas d'intention, il n'y a pas viol." Voici la logique terrible et implacable qu'on nous rabâche pour justifier les VIOLS et les violences faites aux femmes. Voici la culture du viol.


Et tout ça, du fait d'un homme, un "bon père de famille" dont la parole à mis DES ANNÉES avant d'être remise en question. Un père de famille (et il y en a d'autres sur le banc des accusés) qui a créé un fichier avec des montages pornographiques de sa fille qui se retrouve en HP pour pouvoir dormir de nouveau. Voilà un exemple du "bon père" de famille dont on ne veut plus et qui pendant TROP longtemps a pu sévir (il est cité dans d'autres affaires de viols et même d'un féminicide).


Vous me direz que les hommes ne sont pas tous les mêmes : je vous dirais oui, c'est EVIDENT. Vous me direz peut-être que les chiffres sont INSTRUMENTALISÉS, que la masculinité est en crise : je vous dirais de vous renseigner et de ne pas nier la réalité. Il y a un drame sociétal en raison de la toxicité des rapports qu'ont certains hommes avec les femmes. Si vous ne le pensez pas, vous êtes peut-être dans le déni le plus total (un mécanisme somme toute courant) ou complices ou auteurs ou peut-être mal informés (ou un peu de tout ça).


Faites le 3919 ou appelez la police en cas de danger. 
Vous pouvez aussi contacter le service d'aide aux victimes: 116 006
Appel gratuit Ouvert 7 jours sur 7 de 9h à 19h
Le service est également accessible en composant le +33 (0)1 80 52 33 76 (numéro à tarification normale) ou par mail : victimes@france-victimes.fr

En bons pères de famille de Rose Lamy, une domination grâce à la loi du silence


Dans son essai, En bons pères de famille, Rose Lamy, qui prend ultra cher dans la presse parce qu'elle ne serait pas attirante et détesterait pour cette raison les hommes, démonte l'argumentaire sexiste et le mythe du "bon père de famille". Pourquoi ne dit-on pas en bonne mère de famille par exemple ? Ah parce que le masculin est neutre ? Ou parce qu'il existe une forme de domination patriarcale indéniable ? Si les femmes sont en colère, c'est à cause de chiffres bien réels : les violences conjugales explosent depuis 2016.


Sur 8 ans par exemple on constate une hausse de 60% ! Les femmes étant 3 fois plus souvent victimes en moyenne que les hommes. Mais ces chiffres ne suffisent pas à scandaliser tout le monde ni à l'action. Il y a aussi 2 fois plus de violences sexuelles depuis 2016. Et sachez que moins de 1% des cas de viols seront condamnés (et les récidives après ça nous émeut).


En 2023, la très grande majorité des violences sont commises sur des femmes (83%). Mais même ces chiffres-là ne suffisent pas alors l'autrice rappelle ce discours d'un ministre qui a fait débat d'ailleurs puisqu'il avait été lui-même accusé de viol (et protégé "d'homme à homme") :


"Le nombre d'interventions de la police et de la gendarmerie pour violences intra familiales, reste très élevé, plus de 400.000, soit 45 interventions par heure."

Rose Lamy précise : "45 interventions par heure. C'est une intervention toutes les minutes et 30 secondes 1080 intervention en 24 heures..." C'est effrayant !


Selon Gérald Darmanin, alors ministre de l'intérieur, cité dans Le Parisien en août 2021, "il ne se passe pas une journée sans que le GIGN ou le RAID aille libérer une femme ou des enfants pris en otage''. Avant de conclure, "les violences intra familiales sont en train de devenir le premier motif d'intervention des policiers et des gendarmes."


Alors, ils sont où les "bons pères" de famille quand on voit ces chiffres ? On les entend pas trop s'indigner d'un tel constat. On les entend se battre pour les pensions alimentaires (qu'ils ne veulent pas forcément payer), on les entend beaucoup s'indigner contre le féminisme, contre leurs femmes, contre leurs filles (qu'ils frappent sans vergogne et se présentent comme des bons pères, des sauveurs, des gars sûrs et qui viennent ensuite NIER qu'ils vous ont causer 8 jours d'ITT par exemple). Parce que pour eux, c'est tout un système qui les oppresse dans l'exercice de leur pouvoir et l'accumulation de leurs richesses. Mais regardez de quoi certains sont capables ces 'bons pères' ! Et non, ça ne se voit pas sur leurs visages, mais ça s'entend clairement dans leurs paroles et leurs actes laissent des traces.


"C'est que, dans la société des bons pères de famille, la protection de la réputation des un compte plus que le respect de l'intégrité des corps des autres", souligne Rose Lamy.

Voilà pour ce livre, qui m'a foutu les nerfs parce que des pères absents qui s'en lavent les mains des conséquences déjà il y en a trop. Parce que des mères solos aussi qui galèrent et à qui on vient faire encore la morale, il y en a trop. Parce que des pères qui vous renvoient l'image du succès ont parfois fait des choses assez graves et malgré tout on leur pardonne. Parce qu'on crève qu'ils nous aiment peut-être. Mais il y a surement une catégorie de pères qui n'en sont pas capables, qui sont enfermés dans des carcans toxiques, qui ont eux mêmes soufferts de pères toxiques et ça, ce n'est pas normal !

Et ce n'est pas en niant la réalité et en mettant sous le tapis comme on le fait depuis des décennies qu'on va avancer vers plus de respect et d'amour ou de justice (parce que là aussi les inégalités sont affreuses à voir).


Des sources, en voici :





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