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Photo du rédacteurMarion Marten-Pérolin

Rien ne s’oppose à la nuit de Delphine de Vigan, un texte d’une infinie tristesse et d’une infinie beauté

Rien ne s’oppose à la nuit de Delphine de Vigan est un récit percutant sur la mère de l’autrice. Elle y raconte la maladie mentale de sa mère et ses origines. Ce texte a reçu de nombreux prix littéraires en raison de ce sujet sensible et de la plume délicate de Delphine de Vigan qui raconte sa mère...


Rien ne s’oppose à la nuit de Delphine de Vigan, un texte d’une infinie tristesse et beauté
Rien ne s’oppose à la nuit de Delphine de Vigan, un texte d’une infinie tristesse et beauté

Tout commence avec une chanson, celle de Bashung, Osez Joséphine, avec cette citation en titre du livre «  Rien ne s’oppose à la nuit », de Delphine de Vigan.

Une chanson rythmé par les notes d’une guitare en folie qui vous électrise et des paroles entrainantes qui dénotent avec le contenu d’un livre très dur... :

«  Rien ne s’oppose à la nuit... Rien ne justifie... et que ne durent que les moments doux.. »

Des paroles qui finalement, nous en disent un peu plus sur la volonté de l’autrice de durer les moments doux, comme une dernière caresse à sa mère et de la raconter.



Expliquer le suicide et la maladie


Pourtant, ce livre est plein de douleur, de chagrin. Il raconte la bipolarité de la mère, son suicide. Elle n’enjolive pas ce qu’elle a vécu, même si elle rappelle que la faction toujours déforme la réalité. Qu’on ne peut pas toujours savoir ce qui est vrai, ce qui est fictif.


Elle propose une explication à son geste, qui serait justifié par un inceste. Elle était née trop belle, et son père l’aurait violée. Dans des missives, la mère aurait alerté la famille sur ces faits. En vain. On mettait tout sur son état psychiatrique. Apparaissaient les crises, les délires... les scènes vous prennent à la gorge. Vous pouvez à peine concevoir qu’une enfant assiste à tout ça et que l’adulte découvre sa mère, des années plus tard. Qui voulait mourir vivante.


Rien ne s’oppose à la nuit de Delphine de Vigan : Un drame familial


Avec ce magnifique texte, Delphine de Vigan s’approche d’un drame, le met au monde, lui donne du poids. Car le suicide, qui prolifère dans la littérature, est un sujet qui effraie et passionne à la fois. Mais lorsque l'on y est confronté, on ne le voit plus du tout de la même manière. On n’analyse plus le geste de la même manière. On cherche des explications, on se torture, on culpabilise, on se met en colère, on pleure... La vie prend un nouveau tournant, plus absurde que jamais.


Alors la littérature devient un refuge et une épreuve. Raconter semble salvateur. Peut-être. Raconter la mort d’une mère est un exercice littéraire difficile. Le suicide aussi. Deux sujets qui transportent le lecteur à la lisière entre la vie et la mort.


Les survivants rongent les questions comme des os. Dans l’incompréhension. Puis nait une explication. On s’y accroche. Et puis on se rend compte de l’étendue de notre impuissance à comprendre, à accrocher les mots. On retourne tout. Épuisés, on veut rendre le défunt immortel. Lui donne la parole, le retrouver le temps de quelques pages. Le comprendre, lui pardonner et se pardonner de n’avoir pas été là au bon moment, au bon endroit.




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