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Photo du rédacteurMarion Marten-Pérolin

Un merveilleux souvenir de Marc Pautrel, citations et impressions sur cette lecture

Dans une librairie, on tombe parfois sur des petits livres qui cachent de grands secrets. Ils n'attendent qu'une chose : qu'on les saisisse. Le livre "Un merveilleux souvenir" de Marc Pautrel dans la collection l'Infini de chez Gallimard en fait partie. Telle une confidence, il nous dévoile un profond chagrin sur la perte d'un équilibre familial et une fuite... pour se protéger. Voici des citations choisies de ce livre.

Un merveilleux souvenir de Marc Pautrel, citations et impressions sur cette lecture
Un merveilleux souvenir de Marc Pautrel, citations et impressions sur cette lecture

C'est un sujet si triste que nous propose Marc Pautrel dans "Un merveilleux souvenir." En achetant ce livre dans une petite librairie, je cherchais un peu de répit dans mes recherches sur la guerre d'Algérie. Je cherchais des livres qui soignent, qui changent les idées,... J'avais envie de tester de nouvelles formes d'écriture aussi. Alors avec ce titre, je m'attendais à un merveilleux souvenir. Une belle histoire. Tel que je vous le présente, cela n'est pas très vendeur. Mais il parle de quelque chose de si important : la famille. Et nous raconte l'impact sur lui d'une famille en guerre, ce qui malheureusement n'est pas si rare...




Adieu famille chérie : Un merveilleux souvenir de Marc Pautrel


Sans pouvoir nommer les choses avec précision, pour éviter tout procès, l'auteur explique ce qui a été et ce qui n'est plus. Il se livre sur sa tristesse d'avoir perdu sa famille. Que les liens se soient rompus. Malheureusement, de nombreuses familles implosent. Et les liens périssent. Seule solution pour ne pas mourir de chagrin, s'accrocher aux souvenirs de ce qui a été et fuir. C'est en somme ce qu'explique Marc Pautrel dans ce livre. Et s'il mérite un petit billet doux, c'est bien que le sujet est extrêmement touchant. Il évoque également le confinement, qu'il juge moyenâgeux et destructeur. Il est vrai que de nombreux liens n'ont pas survécu à la crise sanitaire.


L'éloignement, les jugements, la peur de l'autre. L'autre comme un virus. L'autre qui ne se vaccine pas, l'autre qui n'est pas un citoyen, l'autre, un assassin. Des amitiés perdues, des familles en crise, "ne viens pas à Noël, on a trop peur". Restons confinés le temps que ça passe et essayons de reprendre la vie où elle était avant tout ça. Ce choc. Mais les sentiments, c'est bien plus complexe. S'il y avait des griefs, ils ont été décuplés. Et la douceur de la famille est devenue un merveilleux souvenir. C'est si triste, nous dit l'auteur qui commence le livre en nous disant que tout n'est que chaos.


Prendre la fuite pour survivre


Ce qui nous touche, en tant que lecteur, c'est cet aveu: j'ai pris la fuite pour survivre. J'ai du m'éloigner de ma famille pour me protéger. J'ai accepté l'amputation. Même s'il m'en coûte...


Heureuses soient les personnes qui n'ont pas à se protéger des leurs, qui se sentent toujours aimées et soutenues. Car de trop nombreuses familles se font du mal. Et forcément, lorsque cela se passe mal et qu'il faut partir pour vivre sa vie, cela fait plus mal de rompre avec son père, son grand-père, un oncle ou une soeur qu'avec des potes.


Ce que nous transmet Marc Pautrel, dont je n'ai lu que ce livre, c'est de se protéger, de s'éloigner du malheur. Il confesse la difficulté de raconter la famille, sans diffamer et cette nécessité d'écrire sur un sujet universel.


Alors, dans un même registre, la lecture de Mathieu Palain, "Nos pères, nos frères, nos amis, Dans la tête des hommes violents" aux éditions Les Arènes, a été bouleversante. Le journaliste analyse la naissance de la violence, souvent au sein de la famille. Le père qui casse tout, de la vaisselle à la gueule de sa femme par exemple. Et cette violence qui se transmet, de génération en génération. Comme si elle faisait partie de notre peau. Intrinsèque. La violence, verbale ou physique dans les familles n'est pas rare, elle mérite qu'on en écrive un livre. Il parle d'ailleurs d'une guerre sociale et familiale. Voici des citations importantes à retenir sur ce livre.


Un merveilleux souvenir de Marc Pautrel citations


"Partout le chaos règne, mais ne vous en souciez pas, continuez d'écrire."


"Je ressemble à ces voiliers, je ne coule jamais, mais je reste à la merci des vents opposés."


"La méchanceté aussi doit être exposée."


"Tout ce que je vois devient une histoire à naître, puisque, dans mon esprit le monde a été mis là pour moi seul, puisque je suis écrivain et donc comptable du monde. La beauté comme la laideur, la bonne comme la cruauté, la volupté comme la souffrance, doivent être consignées. Le futur les demande."


"On ne peut rien faire contre un ouragan en cours, on ne peut que fuir. J'ai fui. J'ai sauvé mes os. Je ne pouvais plus rien faire pour les miens, résister à une force aussi destructrice et folle était inutile. Tout cela est si triste."

"Face aux tyrans, il ne faut rien céder, il faut faire bloc, il faut les tenir à l'écart, les mettre hors de portée. Et fuir si nécessaire, s'exiler, même en abandonnant ses biens les plus précieux. Tout cela est si triste."


Et pour saisir l'intention de l'auteur, rien de mieux qu'une vidéo...


A toi chère famille, dont je garde le souvenir, dans une solitude digne d'un confinement. Ce livre, comme un cri du coeur, n'est pas sans espoir... il existe une lueur, même faible au coeur de l'ouragan. Que les proches se réveillent de leur folie. Qu'ils saisissent ce qui est important : l'amour.

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